une sombre nuit : au suivant
au coeur du génocide des Tutsi, un grand livre de 1500 pages qui résume le plus grand scandale de la République.
La Nuit rwandaise est ainsi devenu le nom de ce scandale qui se prolonge depuis bientôt vingt ans. Cela fait presque vingt ans que la France France intervenait au Rwanda Rwanda , en octobre 1990, et depuis vingt ans une sombre nuit s’est abattue sur la démocratie française.
c’est depuis le premier jour de cette intervention décidée par François Mitterrand que l’armée Armée française a contribué on ne peut plus activement à l’un des plus grands crimes racistes de tous les temps.
Depuis vingt ans de même, on enregistre avec stupeur le grand silence des médias Médias , l’horrible complicité de ceux qui ont pour fonction de préserver la démocratie de telles dérives. Le bruit que certains peuvent faire par moments s’est bien trop souvent avéré répondre aux besoins classiques de ce qu’on appelle la désinformation. Nous sommes quelques uns à penser que l’étude et la dénonciation de ce crime politique Politique hors normes sont non seulement nécessaires d’un point de vue éthique, mais particulièrement intéressantes pour mettre à nu les mécanismes les plus fondamentaux de la science du pouvoir telle qu’elle est mise en oeuvre à notre époque. Ainsi, nous sommes confrontés d’emblée à un scandale politique Politique d’un autre degré encore, lorsque nous ne pouvons que constater l’invraisemblable cohésion qui aura entouré ce crime dégueulasse.
Faut-il dire que c’est l’ensemble de la communauté nationale qui s’est ainsi compromise ? Oui, manifestement.
Depuis seize ans maintenant, tout le monde a eu tout le temps nécessaire pour s’enquérir des faits.
Dès janvier 1995, nous pouvions publier un journal, diffusé à 100 000 exemplaires chez les marchands de journaux, accompagné de milliers d’affiches titrant : La France tue. Ce journal très oublié aujourd’hui, et peu remarqué en son temps, s’appelait Maintenant. Il n’aura résisté qu’à peine plus d’un an dans le réseau de distribution de la presse, mais tout au long de sa quinzaine de numéros, il n’aura eu de cesse de marteler cette évidence de l’horrible crime français. Dès avant Maintenant, et après, l’association Survie, avec son journal Billets d’Afrique, dénonçait déjà le scandale d’une politique inacceptable.
En 1998, comme on sait, le Rwandagate aura les honneurs de la grande presse, avec les séries d’articles de Patrick de Saint-Éxupéry dans Le Figaro qui provoqueront nombre d’autres articles du même tonneau, et surtout la création de la Mission d’information parlementaire présidée par Paul Quilès, un ancien ministre de la défense Défense Défense : Armée, stratégie et géopolitique... de François Mitterrand, qu’on avait osé charger de présider l’enquête parlementaire sur ce crime de l’armée Armée française commis sous la direction du Président socialiste…
Combien s’est-on moqué du monde ?
On ne relèvera même pas alors que si le travail de Patrick de Saint-Éxupéry était méritoire, il n’en était pas moins bien tardif. Confronté à un scandale aussi monstrueux, celui-ci aura retenu sa plume près de quatre ans… Les émotions sont bien tempérées au pays du crime absolu.
Revenant quelques années plus tard sur le sujet, ce journaliste du Figaro commettra un livre, L’inavouable, remarquable a bien des égards, bien qu’inférieur au contenu de ses articles de 1998, qu’on espère toujours qu’il republie un jour. Plus que ce livre, on lui doit alors la désoccultation d’un secret de polichinelle de la République criminelle : la théorie de la guerre révolutionnaire, connue pour son application dévastatrice en Algérie Algérie , aurait bien pu être l’arme de destruction massive employée au Rwanda Rwanda .
Cette révélation importante suivait celles de Marie-Monique Robin quant à l’utilisation de la même doctrine dans le contexte des dictatures fascistes sud-américaines toutes soutenues par l’armée française, ainsi que son documentaire, diffusé fin 2003, le révélait un quart de siècle après les faits.
Après la Tunisie et l'Egypte, c'est au tour de la Libye d'être touchée par une révolution. Ces évènements font une victime collatérale: la diplomatie française, critiquée de toutes parts.
Réputés pour leur discrétion, les diplomates ont décidé de se faire entendre, signe que la situation est préoccupante.
Dans une tribune au Monde, le groupe "Marly", un collectif qui réunit des diplomates français anonymes, fustigent la politique extérieure de la France après les révolutions qui touchent le monde arabe, comme actuellement en Libye.
La diplomatie française, et notamment la ministre des Affaires étrangères, Michèle Alliot-Marie, a été très critiquée pour avoir soutenu les régimes autoritaires de Ben Ali et d'Hosni Moubarak, et délaissé les contacts avec la société civile et les opposants.
Les voix s'élèvent à gauche pour protester contre une perte d'influence de la diplomatie et une chute de ses moyens. Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche (PRG) et sénateur, évoquait ainsi "l'urgence de redonner les moyens de ses ambitions" à la diplomatie française. Dans une tribune au Monde, en juillet 2010, les anciens ministres des affaires étrangères, Alain Juppé et Hubert Védrine, s'alarmaient, eux, des conséquences de la réduction "sans précédent" du budget du Quai d'Orsay.
"Le manque de moyen n'a aucun impact sur la politique étrangère", répond de son côté le député UMP du Val d'Oise, Axel Poniatowski, président de la Commission des Affaires étrangères de l'Assemblée nationale.
"Réflexe purement corporatiste"
Pour les ambassadeurs anonymes du collectif "Marly", l'Etat a surtout mené, seul dans son coin, une partie des dossiers diplomatiques sensibles, "sans tenir compte des analyses de nos ambassades".
Depuis 2007, le Quai d'Orsay se sent en effet marginalisé dans la conduite de la poitique étrangère, de fait dans les mains du secrétaire général de l'Elysée
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 9 autres membres