UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

un exemple a suivre maimonide et ibn roschd;;;

Quand l'Islam va mal, la voix de la Raison peine à se faire entendre. De nos jours, la pression des
intégristes rend souvent inaudible celle des modérés. Dans un récit court, Malek Chebel passe en revue les grandes crises de l'histoire musulmane.
Si certaines époques ont été fastes pour l'Islam - on pense à la dynastie abbasside à Bagdad, l'Espagne musulmane avec Grenade et Cordoue, ou encore l'Egypte des Fatimides - d'autres lui ont été fatales. Des combats fratricides opposaient déjà les tenants d'une orthodoxie réactionnaire (théologiens, mystiques) aux défenseurs de la raison à l'instar d'Averroès, Farabi, Ibn Khaldun. Depuis le prophète Mohammed et les premiers libres-penseurs - les Mu'tazilites aux VIIe et VIIIe siècles - jusqu'aux réformistes actuels tentés par la modernité contre un intégrisme obtus et souvent
violent, Malek Chebel interroge en filigrane le message du Coran. En annexe, une chronologie des grandes dates de l'Islam et les portraits des cent grands philosophes, mathématiciens, scientifiques qui ont milité en Islam pour le triomphe de la Raison.

La peur des Arabes et de l'islam est entrée dans la science. On règle à présent ses comptes avec l'Islam en se disant sans " dette " : " nous " serions donc supposés ne rien devoir, ou presque, au savoir arabomusulman. L'Occident est chrétien, proclame-t-on, et aussi pur que possible. Ce livre a plusieurs " affaires " récentes pour causes occasionnelles. Occasionnelles, parce que les auteurs, savants indignés par des contre-vérités trop massives ou trop symptomatiques, s'appuient sur ces débats pour remettre à plat le dossier de la transmission arabe du savoir grec vers l'Occident médiéval. Occasionnelles, parce que les différentes contributions cherchent à cerner la spécificité d'un moment, le nôtre, où c'est aussi dans le savoir que les Arabes sont désormais devenus gênants. Il est donc question ici des sciences et de la philosophie arabo-islamiques, des enjeux idéologiques liés à l'étude de la langue arabe, de ce que "latin " et " grec " veulent dire au Moyen Âge et à la Renaissance, de la place du judaïsme et de Byzance dans la transmission des savoirs vers l'Europe occidentale, du nouveau catholicisme de Benoît XVI, de l'idée de " civilisation " chez les historiens après Braudel, des nouveaux modes de validation des savoirs à l'époque d'Internet, ou de la manière dont on enseigne aujourd'hui l'histoire de l'Islam dans les lycées et collèges. Il est question dans ce livre des métamorphoses de l'islamophobie. Pour en venir à une vue plus juste, y compris historiquement, de ce que nous sommes : des Grecs, bien sûr, mais des Arabes aussi, entre autres.

La domination musulmane en Espagne commença en 711 avec le débarquement du berbère Tarik, s'étendit rapidement grâce au prince omeyyade Abdar Rahman, qui fonda l'émirat de Cordoue (756) et culmina à la fin du Xe siècle. L'auteur dépeint les hauts faits et la civilisation des grands émirs qui consolidèrent, agrandirent le royaume et combattirent les royaumes chrétiens du nord de la péninsule. Il fait une large place au rôle de l'Espagne musulmane, toutes religions confondues, dans la transmission de la pensée et des œuvres des écrivains, des philosophes et des mathématiciens de la Grèce antique, aux " intellectuels " d'Occident. Il dépeint l'essor de l'architecture dont l'influence se répandit dans toute la France centrale et la société hispano-musulmane. C'est la reprise de Tolède en 1085 qui fut la première grande étape de la " Reconquista ". En 1270, l'Espagne musulmane se réduisit au petit royaume de Grenade qui subsista encore 222 ans, et dont la conquête par les Rois catholiques acheva l'unité de la péninsule.



05/11/2010
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