Qu'est-ce que le "politique" ? Est-ce une vocation naturelle pour l'homme ?
Averroès théologien est un philosophe engagé. Ce philosophe est à la fois réaliste et idéaliste, ce qui, à tout prendre, vaut mieux que naïf et fanatique. Les hommes politiques qu'il estime avoir façonnés intellectuellement sont censés partager avec la masse, et diffuser, en son sein, la « Loi générale et commune », c'est-à-dire la Loi religieuse, en même temps qu'ils adhèrent à la « Loi particulière » des philosophes - ce qui est une condition sine qua non de la préservation de leur pouvoir, qui a pour finalité l'avènement du vrai. C'est pourquoi l'activité philosophique doit être voulue par la Loi religieuse, dont la fin ne peut être que le bien général. Sans l'obligation de philosopher adressée par le Texte coranique aux «hommes de démonstration », la Loi religieuse ne serait pas vraie, et l'obligation d'adhérer à l'Islam n'aurait pas de pertinence rationnelle. Tel est le message final d'Ibn Rushd, philosophe et théologien musulman. Il ne paraît pas qu'il ait perdu beaucoup de son actualité.
Averroès théologien est un philosophe engagé. Ce philosophe est à la fois réaliste et idéaliste, ce qui, à tout prendre, vaut mieux que naïf et fanatique. Les hommes politiques qu'il estime avoir façonnés intellectuellement sont censés partager avec la masse, et diffuser, en son sein, la « Loi générale et commune », c'est-à-dire la Loi religieuse, en même temps qu'ils adhèrent à la « Loi particulière » des philosophes - ce qui est une condition sine qua non de la préservation de leur pouvoir, qui a pour finalité l'avènement du vrai. C'est pourquoi l'activité philosophique doit être voulue par la Loi religieuse, dont la fin ne peut être que le bien général. Sans l'obligation de philosopher adressée par le Texte coranique aux «hommes de démonstration », la Loi religieuse ne serait pas vraie, et l'obligation d'adhérer à l'Islam n'aurait pas de pertinence rationnelle. Tel est le message final d'Ibn Rushd, philosophe et théologien musulman. Il ne paraît pas qu'il ait perdu beaucoup de son actualité.
Razi, médecin et philosophe libre-penseur arabe du IXe-Xe siècle, est reconnu comme l'un des plus grands médecins du monde musulman. Ses écrits dans ce domaine sont très nombreux. En revanche, La Médecine spirituelle est l'une des rares œuvres du Razi philosophe qui nous soit parvenue intégralement. Traduite pour la première fois ici en français, elle n'est pas sans rappeler le Manuel d'Epictète : une succession de conseils qui forment comme un guide de la vie morale, destiné à libérer l'âme ; car l'âme est dans le corps pour faire l'expérience de ce que le monde a de mauvais et perdre l'envie d'y retourner...
La République constitue à la fois une forme d'utopie, décrivant une cité idéale gouvernée par les sages, et une critique sans appel de la démocratie grecque. Le lecteur contemporain ne peut s'empêcher d'établir un rapprochement entre la représentation platonicienne du gouvernement des hommes, réservé aux plus savants, et la conception républicaine du recrutement des élites, exerçant des fonctions publiques dans le cadre de structures technocratiques. Bien que les plus compétents ne soient pas aujourd'hui nécessairement les plus sages, la captation du pouvoir par les meilleurs procède encore d'un même principe aristocratique.
Qu'est-ce que le "politique" ? Est-ce une vocation naturelle pour l'homme ? Ces questions méritent d'être posées à l'heure où les observateurs font de l'individualisme et de la désaffection pour la chose publique les caractéristiques des sociétés contemporaines. La réponse d'Aristote nous vient d'un autre temps, mais nous aidera pourtant à mieux comprendre le nôtre et ce qui lui manque peut-être.
La société et son organisation politique ne sont pas pour l'auteur de La Politique une invention historique devenue nécessité par la force de l'habitude. Il y a bien, dans la nature de l'homme, une tendance à s'associer : d'abord en familles, puis en villages et, enfin, en une cité politique. L'instinct pousse donc finalement les hommes à se rassembler, non pas pour vivre en troupeau ou comme dans une termitière, non pas pour administrer l'économie mais pour débattre et décider ensemble de leur avenir commun. C'est pour accomplir leur liberté que les hommes aspirent au politique.
Monstre issu du bestiaire biblique, le Léviathan est le visage hideux que Hobbes veut donner à l'État pour qu'il intimide ses sujets et les dissuade de désobéir. Conception brutale du pouvoir soutenue pourtant avec intelligence et finesse. Pourquoi le despotisme est-il nécessaire ? Les hommes, en totale liberté, représentent une menace les uns pour les autres. La meilleure défense étant l'attaque, leur raison les pousse à s'agresser préventivement. Seule l'existence d'une force les dominant tous, devant laquelle chacun peut prévoir l'obéissance des autres, peut les inciter à ne pas se défendre ainsi. Une confiance réciproque, entre sujets raisonnables, peut alors, en effet, s'instaurer. L'existence d'un Prince plus fort que ses sujets est donc la meilleure garantie de paix. Ainsi le pouvoir de l'État doit-il être absolu : toute limitation de sa souveraineté ne peut que l'affaiblir et faire courir le risque d'un retour progressif vers l'état où les hommes sont comme des loups les uns pour les autres.
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