UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

Parmi les perdants du meilleur des mondes, effr.

Günter Walraff est de retour. Vingt-cinq ans après Tête de Turc, qui dénonçait le racisme en Allemagne, le plus célèbre journaliste d'investigation allemand se déguise en Noir, et constate que rien n'a changé. Immigré somalien, mais aussi SDF ou employé chez Lidl, Wallraff multiple les identités dans Parmi les perdants du meilleur des mondes, effrayant inventaire des injustices de notre société capitaliste.

"Une bonne moitié de mon travail consiste en fait non pas à publier des articles ou des livres mais à prendre connaissance des problèmes que les gens me soumettent et ensuite à appeler les employeurs pour leur dire voilà, on m'a rapporté que tel ou tel droit n'est pas respecté dans votre entreprise, faites quelque chose ou alors je serais obligé de publier un article. Bien souvent, le patron en question se voit contraint de prendre des mesures, et ça me permet ainsi d'obtenir la reconnaissance de certains droits dans certaines entreprises. A condition d'exercer un suivi ensuite, pour s'assurer que ces droits s'inscrivent dans la durée, et que le patron ne revienne pas dessus quelques semaines plus tard."

"Afin de me noircir la peau, j'ai d'abord voulu prendre des médicaments comme John Griffin l'avait fait pour son livre Dans la peau d'un Noir (1959). Mais les médecins m'en ont dissuadé, en me disant que ça entraînait des dommages irréversibles sur le foie. Puis j'ai fait une rencontre heureuse à Paris, avec une maquilleuse qui a mis au point un procédé unique qui permet de colorer la peau de façon durable. On peut par exemple nager avec ce maquillage, sans qu'il se dilue. J'admet que John Griffin a fait son travail de façon plus conséquente, il s'est d'ailleurs retrouvé tiraillé entre les organisations Noires et le Ku Klux Klan...Il a été menacé, a dû émigrer à un certain moment, et a fini par mourir de son procédé."

Parmi les perdants du meilleur du monde décrit une société dans laquelle les hommes sont conditionnés pour devenir de bons consommateurs, parfois au mépris de la dignité. Pessimiste mais volontaire, Wallraff écrit dans une langue abrupte, peu littéraire, parfois sur-explicative et à la limite de la pommade moralisatrice. Un peu comme Michael Moore, Wallraff ne cherche pas la subtilité, il se met en scène au service de la vérité cachée derrière le vernis de la communication, en vue d'une réhabilitation rapide et efficace de ce qu'il estime juste. Louable besogne d'un véritable activiste du



05/12/2010
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