UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

ou va l algerie....autant en emporte le vent...

RICHARD DENIZOU Fonctionnaire français installé en Algérie depuis quelques mois, je ne peux que confirmer l’état de désespérance d’une grande partie de la société algérienne... Il ne m’appartient pas de juger du bien fondé de cette révolte, mais j’y vois le résultat de la confiscation des revenus du pays par une minorité qui, malgré la langue de bois officielle, n’est habité par aucun sentiment national. Si rien ne bouge dans les mois qui viennent, je crains un embrasement général...

Dans les années 1970, grâce à la rente pétrolière, l'Algérie, la Libye et l'Irak paraissaient engagés dans un processus de modernisation accélérée. Le pétrole était la bénédiction qui permettrait à ces Etats de rattraper leur " retard " économique. L'Algérie était un " dragon en Méditerranée ", la Libye un " émirat " et l'Irak " la puissance militaire montante " du monde arabe. Sur le plan politique, le socialisme progressiste laissait penser que des transformations profondes s'opéraient : émancipation de la femme, urbanisation, scolarisation, augmentation de l'espérance de vie. Quelques décennies plus tard, la désillusion est cruelle. Le sentiment de richesse a entraîné ces pays dans des expérimentations voire des impasses politiques, économiques et militaires aux conséquences désastreuses dont ils peinent encore à sortir. Comment cela a-t-il été possible ? Ces pays peuvent-ils faire l'économie de réformes profondes ?

La principale richesse de l'Algérie, son pétrole et son gaz, est devenue sa malédiction. L'économie est entièrement dépendante des hydrocarbures et l'essentiel des biens de consommation doit être importé. Pire, la volonté d'accaparement de la rente pétrolière par les chefs de l'armée les a conduits à instaurer, derrière une démocratie de façade, un régime qui ne repose que sur deux piliers : la corruption et la police politique. Avec comme conséquences une société dont des pans entiers sont plongés dans la misère et où les jeunes n'ont qu'une envie : quitter le pays. Pour comprendre comment l'Algérie en est arrivée là, il est essentiel de connaître la dimension la plus ignorée de son histoire contemporaine : celle de son pétrole. C'est cette histoire, jusque-là largement gardée secrète, que brosse dans ce livre magistral Hocine Malti, qui participa comme jeune ingénieur à la création en 1964 de l'entreprise algérienne des pétroles, la Sonatrach. Montrant comment les premières découvertes de gaz et de pétrole sahariens en 1956 ont conduit la France à prolonger de plusieurs années la conclusion de la guerre d'indépendance, il révèle aussi les dessous de la collaboration conflictuelle entre sociétés pétrolières françaises et le jeune Etat algérien dans les années 1960, jusqu'à la nationalisation réussie de 1971 par Boumediene. Riche de détails inédits et d'expériences vécues, ce livre explique comment les dirigeants d'un des pays leaders du tiers monde ont mis ensuite à profit la manne pétrolière pour garnir leurs comptes en banque et acheter le silence des grandes démocraties, y compris la France, sur les dérives du régime, tuant ainsi dans l'oeuf toute tentative d'expression démocratique en Algérie. Et comment les milliards de dollars des hydrocarbures sont toujours aujourd'hui au coeur des règlements de comptes permanents entre les différents clans du régime.



07/01/2011
9 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres