UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

NI LES THEOLOGIENS CONSERVATEURS DU 9 siecle jus qu a aujourd hui ni la baudruche du terrorisme du 21 siecle qu on gonfle et on degonfle selon les besoins nne peut rien contre la dignite et la li bertedes peuples arabes et musulmans

 

Les sciences humaines ont toujours eu une place importante dans le champ des sciences de la civilisation arabo-musulmane, elles sont marquées par leur spécifité et l'intêret qu'elles suscitent dans le monde musulman classique, notamment l'avance par rapport à d'autres civilisation dans ce domaine n'est pas à niée. Sont ici mis en lumière quatre domaine: l'histoire, la pensée politique, la philosophie et la géographie. Article intéressant tiré du site Qantara.

                                          Géographie d’al-Idrîsî         
                                                                       Carte d'Al Idrissi représentant la Sicile.  
      
L’histoire en Islam commence avec la relation des traditions concernant la geste du Prophète mais elle touche bien sûr alors à l’exégèse quand les événements rapportés concernent les circonstances de la révélation. La part importante des razzias dans ces informations a donné son nom au genre, à savoir les maghâzî ou « expéditions guerrières ». C’est avec Ibn Hishâm (IXe siècle) et al-Wâqidî (IXe siècle) que des maghâzî, on distingue des traditions qui sont complétées pour devenir la biographie du Prophète ou al-Sîra al-nabawiya. D’un point de vue stylistique, il s’agit de suite de khabar, « d’informations », qui, à l’instar des hadîth, sont rapportées par une chaîne de transmetteurs. La chronologie en détermine l’ordre et il n’y a pas de recherche de causalité. L’expansion du domaine musulman donne naissance à un genre historique propre, le Kitâb al-Futûh ou « Livre des conquêtes » dont on peut citer le Kitâb futûh Misr d’Ibn ‘Abd al-Hakam (IXe siècle) qui concerne l’Egypte, l’Afrique du Nord et al-Andalus ainsi que le Kitâb al-futûh d'al-Baladhuri du IXe siècle) qui traite de toutes les conquêtes dans un ordre géographique. A la même époque, apparaissent des histoires universelles allant de la Création jusqu’à l’époque de l’auteur. L’un des premiers représentants en est al-Ya’qûbî (IXe siècle) dont le Ta’rîkh (« Histoire ») est d’une grande importance, la première partie témoignant d’une connaissance des sciences hellénistiques, ainsi que des traditions chrétiennes et juives. Quant à l’histoire islamique, elle suit l’ordre des règnes. Cet aspect annalistique et chronologique prévaut chez les auteurs qui nous occupent et en font des chroniqueurs, plus que des historiens cherchant les raisons proches ou lointaines des changements qu’ils relatent. Ils appartiennent à une civilisation dont la religion est une sotériologie qui donne son sens à l’Histoire puisque après la Création, l’humanité a reçu ses prophètes et se dirige maintenant vers un jugement et un salut. Au nombre de ces chroniqueurs, il convient de mettre l’exégète et juriste al-Tabarî (Xe siècle) et son continuateur, Ibn al-Athîr (XIIe siècle).Un nom se détache cependant, c’est Ibn Khaldûn (m. 1406) dont la Muqaddima (« Introduction ») à son histoire universelle, Kitâb al-‘ibar, est une étude et une réflexion sur les causes qui provoquent les changements dans la communauté humaine.

Cette réflexion préoccupe aussi les juristes qui pensent la politique comme la mise en œuvre de principes en accord avec la révélation. Mais celle-ci reste vague (cf. Coran, III, 110 ; IV, 59 ; III, 159 et XLII, 38) et met en exergue trois éléments : pouvoir, commandement et consultation (hukm, amr et shûrâ). Les juristes spéculent alors sur la fonction et le rôle de l’imâma et du khalîfa, soit de la place et du rôle du calife. La réflexion d’al-Mawardî (XIe siècle) est, en ce sens, idéale car écrivant à une période où la puissance du calife est surtout théorique. En revanche, le rôle des juristes reste éminent pour l’application dans le domaine social de toutes les directives coraniques relatives à la vie en société. Enfin, la Cité est aussi pensée par certains philosophes qui élaborent une véritable philosophie politique, à l’exemple d’al-Fârâbî (m. 950), mais dont la réflexion reste essentiellement abstraite.


                                                                 Statue d'Ibn Khaldoun à Tunis

                                          Statue d'Ibn Khaldoun (Tunis) le père de la sociologie moderne.

La philosophie proprement dite, ou falsafa, naît de la traduction aux VIIIe et IXe siècles des ouvrages de philosophie antique (Platon, Aristote, etc.) et se trouve donc alimentée par un désir de rationalité qui la place à la lisière de la pensée islamique, dont le fondement reste la révélation. Les philosophes, falasîfa, appuient d’abord leurs réflexions sur la raison et les outils intellectuels qui en découlent comme la logique, pour être ensuite musulmans. Ils placent l’enseignement de la révélation à l’intérieur d’un cadre de pensée plus vaste : les notions cruciales de l’islam (création, unicité de Dieu, attributs, prophétie, sort de l’âme après la mort, etc.) sont vues à la lumière de la raison. Cette démarche commence en Orient avec al-Kindî (IXe siècle), se poursuit avec al-Fârâbî et atteint une première apogée avec Ibn Sînâ (Avicenne, m. 1037) qui élabore un véritable système. En Occident musulman, c’est au XIIe siècle que cette réussite apparaît au travers des œuvres d’Ibn Bâjja (Avempace) et d’Ibn Tufayl (m. 1185), célèbre pour son roman philosophique Hayy ibn Yaqzân. Enfin, les commentaires d’Ibn Rushd (Averroès, m. 1198) des ouvrages d’Aristote lui permettent de développer une pensée qui sera déterminante pour la scolastique en Occident, mais qui lui amènera également l’hostilité de ses coreligionnaires et l’autodafé de ses livres en Andalus. En effet, juristes et théologiens voient généralement d’un mauvais œil le questionnement de la révélation par la raison car cela peut aboutir à la mise en lumière d’apparentes contradictions chez la première.

Dans un autre domaine, la géographie constitue un champ vaste où plusieurs disciplines se croisent (géographie mathématique, sciences de la terre ou géographie humaine). Ici aussi, le legs hellénistique est important, pensons à la Géographie de Ptolémée, aux Météorologiques d’Aristote et, en particulier pour la géographie humaine, au traité d’Hippocrate Les airs, les eaux et les lieux ainsi qu’à son commentaire par Gallien. Celui-ci est largement cité par al-Ya’qûbî (IXe siècle), Ibn al-Faqîh et al-Mas’ûdî (Xe siècle) ou encore al-Marwazî (XIIe siècle). L’influence de l’héritage antique est d’ordre intellectuel : il veut conceptualiser le déterminisme géographique et donner des outils – et des préjugés – pour comprendre les différences observables entre les humains. 

                                                                 

                           Al Farabi, philosophe perse, 872-950 surnommé le Second maitre par Avérroès et Maïmonide.

Plus largement, aux IXe et Xe siècles, on retrouve dans les encyclopédies à la fois une description du monde sur le modèle ptoléméen ainsi qu’un grand nombre d’informations « ethnographiques » colportées par les commerçants ou rapportées par des ambassadeurs, tels que Ibrâhîm ibn Ya‘qûb en Europe, ou Ibn Fadlân chez les Bulgares de la Volga. Une « école » particulière de géographes apparaît au Xe siècle, c’est « l’école iranienne » ou d’al-Balkhî du nom de son premier représentant, elle se caractérise par un corpus d’une vingtaine de cartes, dont le commentaire prendra de plus en plus d’importance. Il faut citer al-Istakhrî, Ibn Hawqal et al-Muqaddasî qui écrit l’ouvrage où le désir de percevoir l’interaction entre l’individu et son terroir est le plus poussé. Après le XIe siècle, de nouveaux genres apparaissent caractérisés par la compilation mais importants par les auteurs ainsi conservés, pensons au traité d’al-Bakrî, si précieux pour le Maghreb, puis aux encyclopédies ou cosmographies comme celle d’al-Qazwînî, aux dictionnaires, en particulier, à celui de Yâqût, enfin aux ouvrages de synthèse comme le traité d’Abû l-Fidâ. Cette période voit aussi l’apparition de la « rihla » ou récit de voyage, avec Ibn Jubayr et ses émules comme al-Tijânî ou Ibn Battûta. Reste un auteur hors catégorie, al-Idrîsî, qui écrit pour Roger II de Sicile (m. 1154) une géographie universelle accompagnée de cartes.


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Mercredi 2 septembre 2009 3 02 /09 /Sep /2009 14:32

L’idée généralement retenue est qu’avant la première Croisade, les pays d’Islam avaient conscience des armes et des techniques militaires occidentales. Si cette situation semble avoir concerné l’Andalousie, en revanche le Proche-Orient, en contact avec les arts militaires byzantin et perse, en a tiré directement son propre art de la guerre.


                                                                                                                                                                                                                    

 

 

Ainsi, les armes blanches privilégiées, sabre (lame courbe à un seul tranchant) et épée (lame droite à double tranchant), cohabitèrent dès le début de l’Islam, même si l’épée domina au moins jusqu’au XIIe siècle, figurant notamment sur les miniatures médiévales et sur les bas-reliefs des portes fatimides du Caire (fin du XIe siècle). Le sabre, originaire d’Asie centrale, fut d’abord utilisé par les cavaliers avant d’être progressivement adopté par les piétons à partir du XIIIe siècle, l’épée conservant toutefois une fonction cérémonielle. Plus tard, le sabre devint un objet de prestige, arborant décorations, inscriptions et formules coraniques. Le poignard, arme personnelle à petite lame, connut les mêmes développements que le sabre avec une prédilection pour une lame courbe. Arme blanche également courante, la hache, à fer pour les piétons ou d’arçon pour les cavaliers, pouvait être maniée en même temps que le sabre ou l’épée, et est apparue dès le VIIe siècle, se diffusant surtout à l’époque mamluke sous une forme allongée à tête en croissant gravée du nom d’un souverain ou de sourates du Coran. Enfin, la lance, à la hampe en bambou et d’une longueur moyenne de quatre mètres, était fréquemment employée par les troupes à pied et les cavaliers musulmans.

L’une des particularités de ces armes blanches médiévales est l’emploi fréquent d’un acier très solide, obtenu à partir d’un procédé originaire d’Inde fondé sur la fusion prolongée de fragments de fer avec du charbon, puis le trempage et forgeage de l’amalgame créé. Les moirures obtenues par la frappe de cet acier lui donnèrent le nom d’acier « damassé ». 

Arme contondante, la masse, à la tête en fer forgée d’un seul tenant avec le manche ou à la tête montée sur une hampe en bois, fut développée principalement entre les Xe et XIIIe siècles et connut une fonction plus cérémonielle à l’époque ottomane.

En ce qui concerne les armes de trait, l’arc composite court, d’origine parthe, fut utilisé par le cavalier musulman à partir du VIIIe siècle. Il était formé de corne, de bois et de tendons assemblés avec de la colle et ses cordes étaient souvent en soie. L’arbalète, projetant mécaniquement un carreau calé sur un fût, possédait une plus grande force de frappe pour une cadence de tir faible. Mentionnée chez les Perses dès le IXe siècle, elle se diffusa ensuite en terre d’Islam. Il faut distinguer l’arbalète à main, l’arbalète à pied ou à tour, et l’arbalète légère réservée aux cavaliers. Une version collective, composée d’une ou de plusieurs grandes arbalètes superposées, aurait projeté de lourds carreaux en métal aux XIIe et XIIIe siècles.

Boulets de catapulte

                                                                                 Boulets de Catapulte (Jordanie)
                                          

Arme collective par excellence, la machine de tir à système de balancier, originaire de Chine, fit son apparition en Arabie dès l’époque omeyyade. Les modèles les plus évolués utilisés par les armées musulmanes aux XIIe et XIIIe siècles furent les grands trébuchets, avec un balancier à contrepoids mobile : ils pouvaient lancer un boulet d’une centaine de kilogrammes jusqu’à une distance de 200 mètres, avec une cadence faible de deux tirs par heure.Complément indispensable de ces armes variées, le feu grégeois est un mélange liquide ou pâteux d’origine byzantine, constitué de poix, de soufre, de suif, de salpêtre et de naphte dans des proportions variables, et qui a le double avantage d’être très inflammable, même au contact de l’eau, et inextinguible. Il fut fréquemment employé dès le début de l’Islam, à la surface de l’eau ou du sol pour la défense des ports, des côtes ou des routes, dans des tubes de métal fixes ou portatifs, ou dans des récipients en terre cuite projetés lors des batailles ou des sièges.

Évolutions ultimes des armes médiévales, les premières armes à feu portatives, ancêtres des arquebuses ne semblent avoir été utilisées en Orient qu’à partir du milieu du XIVe siècle, à la même époque que les canons, même si la poudre à canon, originaire de Chine, était connue des musulmans avant le milieu du XIIIe siècle.

En ce qui concerne l’armement défensif corporel, la cotte de mailles était la plus fréquemment portée, parfois sous une armure de plates en métal, en corne ou en cuir assemblées par des courroies et fixées à une doublure en tissu. Au XIVe siècle, cotte de mailles et armure de plates fusionnèrent en une cuirasse à laquelle pouvaient être ajoutées des protections en métal pour les jambes et les bras. Pour la défense de la tête, le casque, dont les modèles conservés en terre d’Islam ne remontent pas avant le IXe siècle, se présentait sous la forme d’une feuille de fer hémisphérique ou de plusieurs feuilles de cuir superposées, parfois renforcées intérieurement de plaques de bois ou de métal. Nasal, couvre-nuque et protège-oreilles en améliorèrent les qualités défensives à partir du XIIe siècle. Il évolua vers le casque-turban sous les Mamluks, objet de prestige orné de décorations et d’inscriptions.

Améliorant l’efficacité de l’armure, le bouclier était généralement circulaire, façonné en bois ou en cuir bouilli puis recouvert de cuir, parfois conçu en métal. De section convexe, il pouvait être renforcé d’un umbo en métal et était surtout utilisé par les cavaliers. Une variante allongée et à l’extrémité inférieure en pointe, d’origine byzantine et latine, était employée par les piétons. Avec l’essor de l’artillerie à feu au XVe siècle, le bouclier devint un objet de prestige, façonné par exemple en acier damassé avec des incrustations d’or fin, ou en peau de girafe, de rhinocéros comme en Haute-Égypte.


                                                                           
                                                                             Siège de Vienne (1529)
                                                                              Siège de Vienne par les Ottomans (1529) 

Cadres d’expérimentations à grande échelle de ces armements offensifs et défensifs des armées musulmanes en Méditerranée, les batailles et les sièges sont abondamment décrits et illustrés dans les manuscrits arabes et latins.

La tactique des armées médiévales lors des batailles nous est ainsi connue par les traités arabes d’art militaire rédigés aux XIIe et XIIIe siècles, comme celle de l’armée de Saladin avec l’installation des troupes dos au soleil, sous les étendards et au son des timbales et des trompettes ; la disposition en deux ailes centrales des piétons, archers, arbalétriers, lanceurs de javelots et piquiers, précédant la cavalerie ; le déploiement latéral des deux ailes, débordées par la cavalerie, afin d’encercler l’ennemi. L’archerie montée jouait un rôle essentiel avec la technique de l’alternance rapide entre assaut et repli : elle fut développée dès le début du VIIIe siècle avec la généralisation de l’arc, la récupération de l’étrier observé en Transoxiane et la présence de tribus turques nomades dans les armées omeyyades et abbassides.

Les techniques de siège constituèrent le joyau de l’art militaire des musulmans, inspirées de la poliorcétique byzantine. Les sièges des villes ou des châteaux, en particulier pour les armées des XIIe et XIIIe siècles étaient divisés en plusieurs étapes : l’installation des assaillants dans une zone dominant le site ; le blocus et la coupure de l’approvisionnement en denrées et en eau ; le bombardement intensif par les machines de tir ; le creusement de galeries sous les fondations des fortifications par des mineurs-sapeurs. Une fois les murailles effondrées sous l’effet des sapes, l’assaut débutait avec les piétons couverts par les archers et équipés d’échelles, de grappins, de béliers, de tours mobiles, jusqu’à la reddition des assiégés ou la retraite des assaillants. Source: Qantara

Jeudi 13 août 2009 4 13 /08 /Août /2009 14:24

  Née de la fragmentation du territoire andalou à la fin de la période almohade, dans un contexte de reconquête chrétienne, la dynastie nasride est fondée en 1232 par Muhammad ibn Yûsuf ibn Nasr ibn al-Ahmar, un chef militaire originaire de la région de Jaén. Dès 1237, il installe sa capitale à Grenade, et organise les défenses d'un territoire modeste englobant les villes de Málaga et d’Almería.

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 Les premiers émirs nasrides s'emploient à consolider leur position face aux Castillans, dont ils sont obligés malgré tout de reconnaître la suzeraineté et à qui ils doivent fournir tribut et contingent armé occasionnel. Ils réussissent néanmoins à tirer parti de la division entre les Castillans et les Catalo-Aragonais et s'allient par intermittence aux Abd al-Wadides de Tlemcen et surtout aux Marinides du Maroc, qui attaquent à plusieurs reprises les positions castillanes entre la fin du XIIIe et la premièremoitié du XIVe siècle. Les émirs grenadins remportent notamment une importante victoire, dite de la Vega de Grenade, en 1319, avec l'aide de contingents marocains, au cours de laquelle périssent deux infants de Castille. Cette période faste fut également marquée par la reprise d'Algésiras et de Gibraltar. Le règne de Muhammad V (1354-1391), qui profite d’une longue paix suite à l'affaiblissement du royaume castillan et à celui des sultans Marinides, constitue l'apogée politique et culturel de la dynastie.

L'émirat nasride est riche d'une population importante, par l'afflux de musulmans fuyant la Reconquête et l'ensemble des terres disponibles est exploité de manière intensive. Si le déficit en blé contraint à des importations d’Afrique du Nord, le royaume de Grenade exporte abondamment ses fruits secs et le sucre, ainsi que des soieries. Les Gênois, partenaires commerciaux privilégiés, sont très présents dans les ports de Málaga et d’Almería.

 

                                                               Blason Nasride avec leur devise:" Il n'y a de vainqueur que Dieu"

Sur le plan intellectuel, scientifique et littéraire, un certain conservatisme est de mise. Une stricte orthodoxie malikite s'impose, qui combat les tendances soufies mystiques qui s'étaient développées au XIIIe siècle, autour de Murcie. La figure intellectuelle dominante est sans conteste Ibn al-Khatîb, secrétaire puis vizir sous Muhammad V, avant d'être contraint à l'exil au Maroc et finalement exécuté en 1375. Son œuvre encyclopédique aborde aussi bien les sciences religieuses, la médecine que la philosophie, la poésie et l'histoire. Un de ses élèves, Ibn Zamrak (m. 1394), qui lui succède au vizirat, entame le chant du cygne de la poésie andalouse. Ses compositions ornant les murs de l'Alhambra lui ont assuré gloire et postérité.

La résidence palatiale de l'Alhambra, bâtie sur un promontoire rocheux dominant la ville de Grenade dès la fondation de la dynastie, fut modifiée et embellie au cours des siècles. Ceinte par d'imposantes murailles ponctuées de tours, elle se décompose en quartiers militaires, administratifs et différents pavillons princiers, dont les volumes simples, ajourés de portiques, sont dispersés au milieu de jardins et de pièces d’eau aux connotations clairement paradisiaques. Les règnes fastueux de Yûsuf Ier (1333-1354) et de Muhammad V ont marqué le site d'une forte empreinte, avec la construction des fameux patio de Comares et palais des Lions, ainsi que les extraordinaires salles à coupole dites des Deux-Sœurs et des Abencérages. Mêlant avec une virtuosité éblouissante les panneaux de céramique, les stucs sculptés et les boiseries, les intérieurs de l'Alhambra portent à un extrême raffinement une grammaire décorative que l'on retrouve au Maghreb, à partir de la fin du XIIIe siècle, dans les grandes réalisations des Abd al-Wadides à Tlemcen ou des Marinides à Fès et Marrakech. Une même parenté maghrébine se retrouve dans la mise en page et l'enluminure des manuscrits coraniques, privilégiant un format plutôt carré, l'emploi prolongé du parchemin et des frontispices à décor géométrique caractéristiques.


                                                                      


Les motifs végétaux, calligraphiques ou géométriques des stucs de l'Alhambra se trouvent transposés sur des tentures de soie façonnées, aux couleurs éclatantes où prédominent le rouge et le jaune. Sur l'une d'elles, conservée au musée de Cleveland, se déploie la devise nasride « Lâ ghâlib ilâ Allâh » ( « Il n’y a de vainqueur que Dieu »), présente sur de nombreux objets et décors, et qui prend souvent la forme d’un blason, sans doute sous influence chrétienne. Ces textiles de grand luxe étaient importés dans les cours princières européennes – parfois sous la forme de tributs. Leur fabrication a continué après la chute du royaume de Grenade. Cette continuité entre la période musulmane et la domination chrétienne s'illustre aussi à travers la production des céramiques à décor de lustre métallique. Celle-ci semble débuter en al-Andalus aux alentours du XIIe siècle et connaît un bel épanouissement à l'époque nasride. Málaga s'affirme alors comme un centre de production extrêmement dynamique, dont les pièces s'exportent aussi bien en Europe qu'en Orient, comme l’attestent des fragments trouvés au Caire, à Alexandrie mais aussi en Syrie, à Istanbul ou encore à Beaucaire, dans le sud de la France. Parmi ses réalisations les plus spectaculaires figurent les fameux vases monumentaux dits « de l’Alhambra », aux anses en forme d'ailes, dont certains ont été retrouvés sur le site palatial même. La fabrication de céramiques à décor de lustre métallique se prolonge bien au-delà de la chute de l’émirat de Grenade, avec la production dite « hispano-mauresque », issue des centres de Valence, Paterne et Manisès.

Enfin, le travail d'orfèvrerie atteste lui aussi du raffinement de la cour nasride : des poignées d'épée, des ornements de ceinture, des éléments de colliers utilisent avec virtuosité l'or filigrané, souvent associé à l'émail, témoignage là encore d'échanges avec les royaumes chrétiens.

 

  La cour des Lions dans l'Alhambra

Alors que les productions artistiques semblent se maintenir au cours du XVe siècle, la situation politique devient de plus en plus préoccupante et l’instabilité politique grandit, du fait des luttes internes à la famille nasride, auxquelles s’ajoutent les intrigues du puissant clan des Banû Sarraj (Abencérages). Le dernier siècle nasride se débat entre convulsions successives, courtes périodes de répit et derniers soubresauts, tandis que l’étau chrétien, fort de l’alliance castillo-aragonnaise réalisée en 1479, se resserre inéluctablement jusqu’à la reddition de Grenade, signée par Boabdil le 2 janvier 1492, signant la fin de toute domination musulmane en al-Andalus. source: Qantara med

Vendredi 17 juillet 2009 5 17 /07 /Juil /2009 17:21



Bagdad est une ville habitée par moins de 5 millions de Bagdadis. Cette capitale d'Irak est traversée par le Tigre, et il faut savoir que du perse "bagh", qui veut dire "jardins" et "dad" que l'on peut traduire par "donner", Bagdad veut dire en fait "jardins donnés" (par dieu bien sûr.)

Bagdad a été fondée au VIIème siècle, sur les deux rives du Tigre, par le deuxième calife abbasside al Mansour. Celui-ci la baptise Madina al salam, à savoir "ville de la Paix", et il s'y installe en 763. Très vite, la capitale connaît un grand essor et devient la métropole économique, intellectuelle et artistique du monde musulman. Exaltée par les poètes, qui l'appellent "le paradis sur terre", la ville constitue une véritable merveille avec des somptueux palais et ses magnifiques jardins. Sa splendeur et ses activités, Bagdad les conservent même pendant la période de Samara de 836 à 842, capitale fondée par al-Mu'tasim pour son armée turque.

La ville développe peu à peu des activités commerciales, notamment des cotonnades et soieries, qui restent florissantes, de mêmes que les manufactures de cuir et de papier, ainsi que la construction des cristaux, des foulards et des tabliers. Ces activités, ajoutées à l'existence d'une armée et à la pratique de l'esclavage, expliquent d'une part, l'explosion démographique de Bagdad, qui atteint déjà 1 million d'habitants au Xème siècle; et d'autre part la diversité ethnique et religieuse de sa population. Cependant au début du XIème siècle, la capitale commence à décliner, la division de sa population entre musulmans chiites et musulmans sunnites, engendre des conflits, auquelle s'ajoute la naissance de mouvements contre les riches, qui terrorisent la bourgeoisie de Bagdad. Et comme si cela ne suffisait pas, les Ayyaruns, qui dirigent la ville, lèvent les taxes sur les marchés, pillent les boutiques, et s'installe alors un véritable climat d'insécurité. Des incendies et des inondations viennent s'ajouter à ces troubles qui provoquent d'énormes dégâts.

On retiendra dans l’Histoire de Bagdad, la journée du 10 février 1258, durant laquelle les Mongols ont donné le "coup de grâce" à cette ville. Alors, ne pensez pas que le "coup de grâce" a une connotation majestueuse, au contraire, il s’agit d’un massacre de plus de 100 000 habitants, des quartiers entiers sont détruits et la ville reste à la merci des pillages, si bien qu’au XIIIème siècle, les géographes parlent de Bagdad comme d’une ville en ruine.

A partir de 1410, Bagdad passe sous la domination turque, et ne se relève toujours pas de son déclin, et dès 1508, les Persans l’enlèvent aux Turcs, ces derniers qui la récupèrent en 1534, font de cette ville un chef lieu. Au XVIème siècle, la capitale irakienne paraît retrouver une partie de sa prospérité, elle devient un centre commercial important pour les Perses, l’Arabie et la Turquie. En 1623, la ville est de nouveau occupée par les Persans, mais les Turcs, sous le commandement du sultan Murad IV, la reprennent en 1638. Ainsi, et cela jusqu’à la Première Guerre Mondiale, Bagdad est gouvernée tant bien que mal par les Ottomans. En 1917, les Anglais s’en empare et en 1930, Bagdad devient la capitale d’un pays indépendant, l’Irak.

La ville désormais meurtrie depuis l’occupation américaine, par une guerre fratricide, se divise par de nombreux quartiers qui sont très contrastés. Le centre historique de Bagdad reste le fief des souks et bazars, que fréquentent avec joie les Bagdadis, un quartier qui est aussi au cœur des bâtiments administratifs, commerciaux ou bancaires. Au delà, vivent les plus aisés, au-delà en fait des risques d’innondations du Tigre, ici se concentrent surtout les chrétiens au sud et au sud-est. C’est dans cette même zone que se trouvent les ambassades. source:villesdumonde

Un lien audio très intéressant sur Bagdad des jeudis de l'IMA:
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Mardi 7 juillet 2009 2 07 /07 /Juil /2009 23:28

Dynastie de califes shi'ites descendant de Fatima, fille du prophète Mahomet, règnent en Afrique du Nord (de 910 à 969), puis en Égypte (de 969 à 1171).
C'est une curieuse histoire que celle de ces monarques qui, portés au pouvoir par la propagande révolutionnaire des Karmates isma'iliens, consolident leur puissance par la plus intransigeante des dictatures, califienne ou vizirielle. Partis de la Tunisie, ils font reconnaître leur autorité dans le Maghreb entier et la Sicile, s'installent définitivement sur le territoire égyptien, conquièrent la Syrie, reçoivent l'hommage de La Mecque et de Médine, et vont jusqu'à Bagdad. Cent cinquante ans après, le dernier Fatimide était à peine obéi dans son propre palais. Durant ce temps, la Syrie devient un champ clos où les divers partis se livrent des luttes acharnées, surveillés par les Byzantins, qui parviennent un instant jusqu'à Baalbek et Tripoli, plus tard par les croisés, et enfin par les Saldjukides qui gouvernent Damas.
Sur le plan artistique, le règne des Fatimides fut une période brillante. L'originalité de leurs œuvres tient essentiellement à l'emploi de représentations figurées.


Mosquée Al Azhar

Le centre de la propagande des Fatimides se trouva d'abord en Syrie du Nord, à Salamiyya, d'où des missionnaires éloquents et persuasifs parcoururent presque toutes les régions de l'Islam. L'un d'eux, particulièrement actif, Abu 'Abd Allah al-Shi'i, prêcha en Afrique du Nord, en s'appuyant sur une tribu berbère, les Kutama. Mais cette contrée était loin d'être pacifiée, et l'on trouvait toujours un groupe tribal prêt à organiser l'opposition contre le pouvoir établi. Ce fut le rôle des Zenata, soulevés par un agitateur surnommé l'« homme à l'âne ». La révolte s'étendit de telle façon que le calife fatimide fut réduit à la possession du port de Mahdiyya.
Il fallait donc émigrer pour réaliser une ambition de domination universelle. À la suite de quelques tentatives d'invasion infructueuses, les Fatimides s'emparèrent de l'Égypte en 969. En fait, leur autorité directe ne s'exerça guère au-delà du territoire égyptien ; les régions comprises entre Le Caire et Bagdad furent partagées en deux zones d'influence, dont les frontières variaient sans cesse. Bagdad était alors soumise aux pressions les plus diverses, et les Fatimides ne possédèrent jamais une armée assez puissante pour faire prévaloir leur politique. L'histoire de la Syrie est d'une extrême complexité : dans les villes, les troupes maghrébines des Fatimides se heurtent à la résistance des populations, et dans les campagnes, doivent se déplacer constamment de Damas à Alep, de Tyr à la Palestine. L'épidémie de rébellions est générale, mais anarchique et dépourvue de coordination. À la fin du XIe siècle, c'est l'irruption des croisés, à l'égard desquels les maîtres shi'ites de l'Égypte eurent une attitude ambiguë.
L'occupation de l'Égypte marquait une rupture absolue avec les anciennes traditions, et les nouveaux gouvernants pouvaient redouter les réactions d'une population dont l'attachement au sunnisme était bafoué, les liens avec le pontife de Bagdad brusquement rompus. Aussi les Fatimides édifièrent-ils, pour leur cour et leurs services administratifs et militaires, une nouvelle ville, Le Caire (969), située au nord et à une certaine distance des faubourgs de celle de leurs prédécesseurs, préfets envoyés de Mésopotamie. Cette cité fut entourée, cent ans plus tard, d'une solide muraille en pierre, dans laquelle s'ouvraient des portes monumentales : trois d'entre elles s'offrent encore à notre admiration. Les monuments fatimides les plus importants ont également subsisté, telles les mosquées al-Azhar et al-Akmar, celle de Salih Tala'i'. La mosquée du calife al-Hakim est aujourd'hui bien délabrée.
L'étude des objets d'art de cette période laisse supposer qu'ils sont pour la plupart l'œuvre des Coptes, les tissus certainement, les bois sculptés très probablement, et cette constatation est conforme aux données historiques. Tous les écrivains arabes, chrétiens comme musulmans, s'accordent à mettre en relief la faveur dont les chrétiens bénéficièrent sous le régime des Fatimides ; une grande ère de prospérité s'ouvrit alors pour les églises et les couvents coptes.




Une éclipse de cette tolérance envers la communauté chrétienne coïncide avec le règne du calife al-Hakim (996-1021) ; fanatique, celui-ci fit démolir l'église du Saint-Sépulcre à Jérusalem. Il se déclara dieu, et les auteurs musulmans rapportent que « tous les rêves que lui suggérait sa folie n'étaient susceptibles d'aucune interprétation raisonnable ». Les Druzes reconnaissent encore aujourd'hui sa divinité.
Ainsi, le calife al-Hakim avait gravement compromis d'heureuses perspectives. Une crise économique sans précédent s'abattit sur le pays pendant le règne d'al-Mustansir (1036-1094), le plus long de l'histoire du monde musulman. En outre, des luttes sanglantes entre les corps de la milice ébranlèrent le régime. La défense du pays avait été assurée par des mercenaires, successivement des Berbères, des Noirs, des Turcs, des Arméniens. À la cour, des rivalités mettaient aux prises les califes et leurs Premiers ministres, le pouvoir étant exercé tantôt par les uns, tantôt par les autres. Un tout-puissant vizir, Badr al-Djamali, inaugurant la période arménienne des Fatimides, remit de l'ordre dans l'empire ; on lui doit, outre les remparts de la capitale, une refonte des divisions administratives du pays. Pourtant le régime, miné par les complots des militaires et les jalousies des ministres, ne parvint pas à se redresser.
Les auteurs arabes ne se lassent pas de décrire le trésor des califes fatimides : pierreries d'une valeur inestimable, bijoux d'or et d'argent, innombrables récipients en cristal de roche, boîtes en bois précieux, armes, pièces de céramique, tissus somptueux en lin et en soie, beaucoup d'entre eux brochés d'or, tapis, enfin la plus belle bibliothèque qui existât à cette époque dans le monde musulman.
Les rares objets en cristal de roche parvenus jusqu'à nous, les étoffes, quelques animaux en bronze nous permettent d'imaginer l'opulence de ces fastueux souverains. On admire à juste titre les frises de bois provenant du palais royal du Caire, sur lesquelles sont sculptées des figures d'animaux, de personnages, isolés ou groupés en des scènes de musique, de danse, de beuverie ou de chasse. Les Fatimides ont été les inspirateurs d'un art qui, tout en suivant les vieilles traditions, créa des formes originales de décoration.
Le dernier acte politique se déroula dans le calme. Le prince zenguide d'Alep, Nur al-Din, fut amené à intervenir en Égypte et à y envoyer un contingent. Un jeune officier, Salah al-Din (Saladin), se risqua, un vendredi, à faire prononcer la harangue religieuse au nom du calife de Bagdad. Les écrivains arabes citent à cette occasion un vieux proverbe arabe : « Ce n'est pas pour cela que deux chèvres se battirent à coups de cornes. » Tel est l'acte de naissance de la dynastie ayyubide. source: Histoire


Dinars Fatimide



26/08/2011
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