Ni Dieu ni gène : Pour une autre théorie de l'hérédité
La génétique est l'objet de telles campagnes médiatiques qu'on finirait presque par oublier qu'elle n'est qu'une partie d'une science plus vaste, la biologie. Deux chercheurs dénoncent l'intox et la poudre aux yeux. L'ADN, disent-ils, ne détient en rien les clés de notre destinée, et l'organisme vivant est autrement plus passionnant à étudier et comprendre qu'un mécanisme chimique prédéterminé. À tous les niveaux du vivant, du virus à la bactérie et de la cellule à l'organe, c'est le hasard qui lance les dés, et la sélection naturelle qui décide de la survie de tel ou tel descendant. D'une certaine façon, chacun de nous n'est qu'une des multiples possibilités évolutives résultant de la fusion d'un ovule et d'un spermatozoïde. Et notre corps, loin d'être un tout centralisé, est en fait une société décentralisée de cellules parfaitement individualistes, et ne collaborant à la survie du tout en question (nous...) que si elles y trouvent leur compte. Un superbe - et salutaire - renversement de point de vu
Qu'est-ce qu'une espèce ? Comment se développe un embryon ? Comment comprendre l'obésité, le cancer ou le sida ? Les progrès de la biologie moléculaire nous ont persuadés que, tel un créateur tout puissant, le génome construit l'organisme et en est l'explication ultime. Deux chercheurs montrent ici que, de la molécule à l'Homme, en passant par les cellules et les virus, la vie repose sur des interactions libres guidées par la sélection naturelle et non sur la dictature d'un dieu-programme inscrit dans l'ADN. Nous ne sommes plus, depuis Copernic, au centre de l'univers, ni depuis Darwin, au sommet de la création. Voilà que nous ne sommes pas non plus le centre, ni la finalité de notre propre organisme, mais une société décentralisée de cellules. Ni Dieu ni gène... Le déterminisme fait place à la liberté et la biologie n'en devient que plus passionnante.
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