les rois et le peuple elu nus
L'historien israélien Shlomo Sand présente ici deux conférences de Renan, révélant une partie des sources intellectuelles qui ont inspiré son livre : Comment le peuple juif fut inventé. Il montre également que les idées qu'il a exposées sur la présence juive dans l'histoire ont été partagées, non seulement par Ernest Renan, mais aussi par Marc Bloch, Raymond Aron, et bien d'autres... La nation est-elle simplement composée de membres qui auraient une origine unique ? Les nations sont-elles éternelles ? Ernest Renan a donné à ces questions des réponses originales devenues célèbres. Ses vues sur la place et l'évolution des juifs dans l'histoire sont, en revanche, beaucoup moins connues. Le " peuple d'Israël " constitue-t-il un peuple dans l'acception moderne du terme ou bien une importante communauté religieuse, à l'orée du monothéisme dans le monde occidental ? L'expansion du judaïsme dans le monde résulte t-elle de l'exil d'un peuple ou bien de conversions religieuses massives sur le pourtour méditerranéen, puis en Russie méridionale et au Caucase ?
Autoritaire", "susceptible", "roi nu"... S'il ne s'en doutait pas, Nicolas Sarkozy, le président de la République a pu vérifier ce que les responsables américains pensent de lui. La divulgation ce dimanche de 250 000 câbles de la diplomatie américaine par Wikileaks, outre des révélations internationales, ont aussi apporté leur lot de qualificatifs acides qui devraient créer un certain malaise entre les grands dirigeants ces prochains jours.
Sur la France, quelques petites phrases du conseiller diplomatique de l'Elysée ont également fuité. Jean-David Lévitte a notamment qualifié l'Iran d'"Etat fasciste". Il a également estimé que Hugo Chavez était fou et allait transformer le Venezuela, dont il est le président, en "autre Zimbabwe".
Autre cible: la chancelière allemande Angela Merkel, qualifiée de dirigeante qui évite de prendre de risques et manque souvent d'imagination. Quant au président du Conseil italien Silvio Berlusconi de dirigeant incapable et inefficace, notamment à cause de son "penchant pour les soirées et la fête, qui signifie qu'il ne se repose pas assez".
Les Américains qualifieraient d'ailleurs le président russe Dmitri Medvedev de "pâle" et "hésitant" avant de dépeindre le Premier ministre Vladimir Poutine comme un "mâle dominant". Le président russe est également qualifié de "Robin du Batman joué par Poutine" par l'ambassade des Etats-Unis à Moscou.
Le président afghan Hamid Karzaï est qualifié "d'extrêmement faible". Le colonel Mouammar Kadhafi est quant à lui "bizarre et toujours accompagné d'une plantureuse infirmière ukrainienne". Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad est "comme Hitler" et le leader coréen Kim Jong-il souffre d'un "traumatisme physique et psychologique".
" La véritable naissance d'une nation, écrit-elle, c'est le moment où une poignée d'individus déclare qu'elle existe et entreprend de le prouver ". Les identités nationales ne résultent donc pas d'une maturation millénaire mais d'une entreprise délibérée qui commence au plus tôt en Europe au XVIIIe siècle. Ce n'est pas la tradition qui forge la nation mais l'inverse. Cet effort d'exhumation ou de fabrication des preuves mobilise la plupart des nations européennes, dans un contexte d'émulation, avant la fin du XIXe siècle. Il conduit pour chacune à la confection d'un répertoire identitaire (une histoire, une géographie, une langue, une littérature) et définit une méthode universelle appliquée dans la suite par des nations de création récente. Travail d'historien, le livre ne manque pas cependant d'aborder des questions contemporaines : la renaissance des nationalismes en Europe du Sud-Est et l'hypothétique élaboration d'une identité commune européenne.
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