UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

Les Raisins de la colère:L’éveil d’une conscience

 

Ne nous donnez pas d'argent...Apprenez-nous à devenir riches".

 

Les raisins de la colère (The grapes of wrath) -

"Le contrôle idéologique est beaucoup plus important dans les démocraties que dans les Etats où la domination se fonde sur la violence, et il y est par conséquent plus raffiné et plus efficace. Pour ceux qui recherchent obstinément la liberté, il ne peut y avoir de tâche plus urgente que d'arriver à comprendre les mécanismes et les méthodes de l'endoctrinement. Ce sont des choses faciles à saisir dans les sociétés totalitaires, mais elles le sont beaucoup moins dans le système de "lavage de cerveau sous régime de liberté" auquel nous sommes soumis et que nous servons trop souvent en tant qu'instruments consentants ou inconscients."

sous couvert de divers paravents (organisation mondiale du commerce, otan, etc.) le capitalisme, en particulier américain, est en train d imposer au monde une véritable tyrannie, qui non seulement empiète sur la souveraineté des Etats, mais sur celle des individus eux-mêmes.

Dans la lignée d’un auteur comme Zola, Steinbeck est le romancier naturaliste de la pauvreté. Comme son prédécesseur, il nous livre un témoignage journalistique, il s’engage dans un humanisme socialiste, il élargit son propos par le recours à un symbolisme archétypal qu’il puise abondamment dans la Bible, même si finalement l’aura mystique du livre sacré se réduit chez lui à un horizon terrestre. L’attachement viscéral à la terre-mère, la quête d’un paradis perdu au bout d’un chemin parsemé d’épreuves initiatiques restent les ressorts de cette tragédie. En contrepartie, il fait jaillir de ces aventures misérables, une solidarité, une générosité qui les font échapper au pessimisme réaliste.
Cette œuvre est en fait un témoignage sur une mutation qui, dans le roman est circonscrite aux années 1930 et aux États-Unis, alors qu’elle a affecté la planète entière au XXe siècle. Ce phénomène qui avait commencé dès le XVIIIe siècle, en Grande-Bretagne, avec les débuts de la Révolution industrielle, s’est étendu à tous les pays au cours des XIXe et XXe siècles. L’exode rural a pu se dérouler dans l’indifférence et l’ignorance générales, ou au contraire dans des soubresauts qui ont frappé l’opinion. Le mérite de Steinbeck est de nous avoir alertés en ne restant pas à la superficie des événements ou à leurs épiphénomènes sensationnels.
Il cherche à démonter les mécanismes complexes qui ont lancé les paysans sur les routes : augmentation de la productivité agricole, mécanisation qui diminue la main-d’œuvre nécessaire, besoin de main-d’œuvre saisonnière pour la cueillette, attrait du confort urbain… Il s’intéresse surtout aux causes structurelles, au développement incontrôlé du capitalisme qui voit en l’homme une marchandise ordinaire, un outil comme les autres. Cette conception mercantile et utilitariste est la véritable origine des drames humains surtout quand elle cultive sciemment l’égoïsme et les peurs pour prospérer. Le miracle est que l’homme exploité n’en sort pas broyé. La plupart de ces ruraux conservent intacts au fond d’eux une générosité et un sens du partage qui leur permettent de garder leur dignité, de survivre à la collusion de l’argent, du pouvoir et de la religion. Leur bon sens terrien, leurs vertus familiales, leur optimisme, leur acharnement, leur courage les conduisent à se regrouper, à se respecter, à faire front en commun. Steinbeck ne désespère pas de l’homme naturel, il sait sa puissante vocation à s’adapter si bien qu’il n’y a nulle fatalité dans les épreuves. La terre promise est bien au bout du chemin même si elle ne se trouve pas dans les formes qu’on espérait rencontrer.
Vibrant appel à la solidarité, les Raisins de la colère restent une œuvre d’actualité digne de son prix Nobel. La mondialisation et le capitalisme sauvage continuent de provoquer des catastrophes naturelles ; quelques pays riches confisquent la majorité des ressources naturelles ; des sociétés anonymes jouent toujours sur le cours des grandes productions agricoles ; des populations sont toujours lancées sur les routes de l’exode ; des masses humaines sont toujours parquées dans des camps ; des travailleurs et des enfants sont toujours exploités pour des salaires misérables ; des zones grises ou noires, dans lesquelles des mafias tissent des liens secrets avec le pouvoir politique, s’étendent sur notre planète en des trafics honteux, notamment un nouvel esclavagisme humain… La violence monstrueuse menace toujours aux portes de nos cités quand elle ne les a pas déjà pénétrées.

Steinbeck a tracé avant nous et pour nous le seul chemin d’espérance pour qui veut éviter les Raisins de la colère, celui d’un partage raisonné des richesses, celui d’un engagement personnel et généreux. Ainsi, il arrive parfois que la littérature rejoigne les préoccupations des hommes et, plus rarement, qu’une bonne littérature résulte de grands principes et de bons sentiments.

                                     

 

 

 la corruption dans le monde 

 

      

 

Faux diplômes, pots-de-vin, sub­ven­tions détour­nées... La cor­rup­tion existe aussi dans l'éducation,

    

 



13/11/2013
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres