le declin de la democratie
" Raison instrumentale ", " désenchantement du monde ", " narcissisme contemporain " : le philosophe Charles Taylor reprend ces trois thèmes dominants du malaise de la modernité. A l'écart des redondances de la mode et des facilités de la critique, il montre pourquoi l'éthique de la réalisation de soi, noyau consistant de l'individualisme, recèle une aspiration dont les présupposés bien compris seraient en fait incompatibles avec l'instrumentalisme et l'égoïsme possessif
Dans son livre, Le désenchantement du monde, Marcel Gauchet analysait comment le christianisme, dans ses fondations et ses développements historiques, avait contribué à ce que les sociétés occidentales sortent progressivement de l'emprise de la religion. Cette suite examine les conséquences souvent complexes et déroutantes de ce désenchantement. Dans la première partie, les textes réunis répondent aux objections, interpellations ou demandes d'éclaircissements suscitées par Le désenchantement du monde. Les deux autres parties de l'ouvrage traitent de deux points vifs du débat actuel sur le religieux : d'une part, la pertinence du diagnostic de sortie de la religion, compte tenu des phénomènes supposés manifester son "retour" voire annoncer un " réenchantement du monde " ; d'autre part, la place des religions au sein de l'espace public démocratique et de la République laïque.
La plupart des hypothèses visant à expliquer la dérive des cités sensibles (chômage, délitement de l'autorité...) font l'impasse sur sa dimension culturelle. Et quand elles la mentionnent, c'est pour la caricaturer sous les traits d'un communautarisme dont on stigmatise les expressions en négligeant les discriminations et la ségrégation qui l'alimentent. C'est contre ce double déni que s'élève Hugues Lagrange. Loin de considérer les constructions culturelles des quartiers d'immigration comme des produits d'importation marqués d'une irréductible altérité, il y voit le fruit d'une douloureuse confrontation entre des héritages culturels, des tentations de " re-traditionalisation "et une société d'accueil elle-même victime d'un grand backlash idéologique et moral. Il distingue ainsi les expériences migratoires (celles des Maghrébins ne sont pas celles des Africains du Sahel ou des Turcs), détaille les mécanismes d'ethnicisation des quartiers et dresse un portrait sans fard des rapports entre les sexes ainsi que de l'autoritarisme masculin qui prévalent dans les cités.
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