la nouvelle religion monotheiste ,universelle
La pauvreté en Europe
sa seule divinte est le marche: money is money
SA MECQUE S APELLE DAVOS
SES PRETRES?IMAMS RABBINS SONT LES EXPERTS EN ECONOMIE DE TOUT BORD ET ILS SONT TOUS DU MEMEME BORD,D AUTANT PLUS QU ILS VEULENT FAIRE PASSER HIER COMME AUJOUD HUI L ECONOMIE COMME SCIENCE EXACTE ET LEURS HYPOTHESES N ONT PAS L EXPERIMENTATIONS POUR DIRE QUE LEURS HYPOTHESES SONT VRAIES OU FAUSSES.
LA MAIN INVISIBLE EST DEVENUE INVISIBLE EN 2008 JUSQU A CE JOUR
QUANR A LA FABLE DES ABEILLES ET LE LIBRE ECHANGE NE SONT QUE DES FABLES
Après la Seconde Guerre mondiale, les élites économiques européennes, affaiblies par leur collaboration avec l'Allemagne nazie, doivent faire profil bas. Aux Etats-Unis, la peur du communisme paralyse la société. Pendant trente ans, des deux côtés de l'Atlantique, les classes moyennes vont profiter de cette situation et prospérer. Mais à la fin des Trente Glorieuses, et plus encore après la chute du mur de Berlin, les libéraux sentent que l'heure de la revanche a enfin sonné.
Pour imposer leurs idées, ils utilisent une arme rhétorique redoutable : TINA, le fameux acronyme thatchérien de "There Is No Alternative", qu'ils vont répéter et faire répéter par tous les médias jusqu'à ce qu'il soit entendu comme une vérité révélée. Il n'y a pas d'alternative au capitalisme, au marché, à la mondialisation, à la déréglementation financière, aux baisses des salaires, aux délocalisations, à la disparition des protections sociales, etc. Cette idéologie va infester les sociétés occidentales, provoquer le déclassement social du plus grand nombre et des profits gigantesques pour quelques-uns.
Une oligarchie confisque alors le pouvoir. Mais quand la crise financière de la fin des années 2000 met en péril sa fortune et son patrimoine, l'Etat recouvre soudain toutes ses vertus. Ceux qui hier le vilipendaient réclament son secours à grands cris. Il n'y a pas d'alternative, il faut sauver les banques ! Et pour renflouer les pertes abyssales de l'économie de casino, ce sont encore les plus démunis qui seront rançonnés, à commencer par les salariés
De démocratie à oligarchie
Sur un mode libéral et léger, postmoderne mais qui n’exclut pas les pulsions xénophobes, nous sommes clairement dans une période de dégénérescence démocratique. Lorsque les Français votent non au traité constitutionnel européen, un pouvoir venu d’en haut efface, par le traité de Lisbonne, la volonté souveraine du peuple. Des règles nouvelles sont sans cesse édictées par des institutions obscures situées quelque part du côté de Bruxelles, en collaboration-compétition avec des pouvoirs nationaux qui restent formellement soumis aux vieilles procédures démocratiques. Une Banque centrale « européenne » distribue sans contrôle de l’argent à des banquiers, qui peuvent à leur tour le prêter aux Etats et rançonner par l’impôt les populations. De petits Etats comme la Grèce se voient contraints de vendre leurs biens à ces banquiers.
Acceptons la réalité : nous avons changé de système politique, nous sommes en régime oligarchique. Dénoncer ne suffit pas, il faut comprendre, percer le voile de l’opacité, dire qui sont les oligarques, quels sont leurs réseaux, quelles sont leurs valeurs, morales ou boursières. L’une des beautés du système actuel est qu’il permet pour quelques temps encore à la liberté des individus de coexister avec des phénomènes de domination économique d’une extrême violence, et à certains journalistes de faire leur métier.
Hommes de l’ombre
Deloire et Dubois sont les anthropologues de ce milieu mou, fluide et dominant. Les hommes de l’ombre parlent assez volontiers : si leur pouvoir collectif est fort, ils sont frustrés en tant qu’individus, étant privés des gratifications narcissiques d’une vie publique et nationale. Aucun organigramme ne pourra jamais saisir ce monde en train de naître. Un régime oligarchique et plurinational ne peut être atteint que par une analyse de terrain : des lieux gris, des hommes gris, des ambiances grises. Circus politicus procède par petits chapitres cruels, merveilleusement adaptés à l’analyse de ce pouvoir flou, et qui engendrent au final un tableau pointilliste très bien composé.
Une zone grise
Deloire et Dubois nous décrivent quelques quasi-institutions multinationales dont nous n’avions guère entendu parler : la conférence de Bilderberg ou la Trilatérale, beaucoup plus importantes que le Forum de Davos qui ne représente guère qu’une façade mondaine. Fondées dans l’immédiat après-guerre, ou après le décollage du Japon, sous influence américaine, ces instances de réflexion et de concertation ont largement contribué à l’élaboration d’un milieu et d’une culture antidémocratiques. Circus politicus est en effet aussi un livre d’histoire. L’une des forces de Deloire et de Dubois est de plonger dans le passé de petites fondations et décisions insignifiantes qui ont fini par donner de gros effets, dont certaines sont d’ailleurs nationales, comme la discrète interdiction faite à la Banque de France de financer directement le budget de l’Etat en 1973. Circus politicus est un plaidoyer pour la démocratie, pas un pamphlet nationaliste ou même antieuropéen. Paris y apparaît parfois pire que Bruxelles.
Dans ces conditions, que signifie la « lutte contre les ententes » menée par la Direction de la concurrence ? Nous voyons, certes, des actions spectaculaires partir de Bruxelles, qui envoie ses agents perquisitionner dans les locaux des éditeurs parisiens à la recherche de preuves d’entente sur les prix. Mais, si la mécanique a été mise en marche, ainsi que certains le soupçonnent, par une dénonciation de la société Amazon, non validée par l’enquête, nous ne sommes pas du tout dans le monde de la concurrence pure et parfaite, au contraire. Nous sommes dans un monde d’affrontement entre de petites boîtes françaises et un géant monopolistique américain qui utilise la bureaucratie bruxelloise à ses propres fins. Deloire et Dubois font voler en éclats le mythe d’une séparation entre capitalisme financier et institutions européennes.
La France derrière, l’Allemagne devant
Ce livre précis règle sur le fond la question du complotisme, mode de pensée paranoïaque dont sont aujourd’hui accusés tous ceux qui décèlent dans la marche du monde l’influence de groupes discrets, un peu comme étaient accusés de schizophrénie les dissidents soviétiques qui dénonçaient l’influence du KGB. Nous voyons ici, c’est-à-dire dans le monde occidental, se dérouler le processus historique par lequel des groupes constitués comme des correctifs à la démocratie sociale conquérante de l’après-guerre se sont transformés, dans notre période de concentration financière et de déclin du sentiment démocratique, en instances oligarchiques pures.
Comment caractériser les hommes politiques français dans le cirque politique globalisé ? Fondamentalement, par leur inefficacité. Leur mauvaise compréhension de l’anglais explique bien des choses, de leur absentéisme européen à leur naïveté dans le processus commercial et financier de la globalisation. Les postes prestigieux occupés à Washington, Genève ou Francfort par DSK, Lagarde, Lamy ou Trichet sont des leurres, qui masquent la mauvaise insertion des Français dans la structure oligarchique mondiale naissante. Notre classe politique excelle surtout à donner le change : les efforts couronnés de succès du gouvernement pour empêcher Barroso et ses copains de Bruxelles d’apparaître à la télévision française contribuent à maintenir l’illusion d’une indépendance de la France.
A rebours des attentes du « tous pourris » poujadiste traditionnel, les socialistes se sortent plutôt bien de ce contrôle de moralité. On les voit rarement dans les fiestas du Bilderberg et de la Trilatérale. Le seul qui soit plongé dans l’oligarchie multinationale jusqu’au cou est Pascal Lamy. Celui-là est de tous les séminaires, de toutes les combines, mais à tel point que son omniprésence solitaire en fait un larbin plutôt qu’un membre du groupe dominant. Le tort qu’il fait au PS, dont il est toujours membre, est considérable puisqu’il masque à lui tout seul la très satisfaisante indépendance du grand parti de gauche français.
Circus politicus marque une étape décisive dans notre compréhension de la globalisation. Elle cesse d’y apparaître comme un processus abstrait et impersonnel. Les mécanismes s’incarnent dans des hommes puissants et ridicules. La montée en force oligarchique s’accélère avec la crise de la dette, et nous aurons besoin dans deux ans d’une version actualisée de cette somme.
Ne nous laissons pas dominer par l’événement, projetons-nous dans l’avenir. Le déplacement du pouvoir européen de Bruxelles vers Francfort et Berlin nous garantit l’émergence prochaine d’un pôle allemand renforcé. Les historiens ne peuvent qu’attendre avec gourmandise l’analyse des continuités et ruptures dans l’exercice du pouvoir économique par le haut patronat allemand. Son instinct n’avait pas été fort démocratique lorsqu’il fut pour la première fois puissant, entre 1900 et 1944.
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