UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

L'intelligence et la pensée. Grand commentaire du De anima.

L'intelligence et la pensée. Grand commentaire du De anima.

Razi, médecin et philosophe libre-penseur arabe du IXe-Xe siècle, est reconnu comme l'un des plus grands médecins du monde musulman. Ses écrits dans ce domaine sont très nombreux. En revanche, La Médecine spirituelle est l'une des rares œuvres du Razi philosophe qui nous soit parvenue intégralement. Traduite pour la première fois ici en français, elle n'est pas sans rappeler le Manuel d'Epictète : une succession de conseils qui forment comme un guide de la vie morale, destiné à libérer l'âme ; car l'âme est dans le corps pour faire l'expérience de ce que le monde a de mauvais et perdre l'envie d'y retourner...

Et on reconnaît un célèbre philosophe dans la citation suivante :

« La raison : Mais toi qui veux te connaître, sais-tu si tu existes?

Augustin : Je le sais.
La raison : D’où le sais-tu ?
Augustin : Je l’ignore.
La raison : As-tu conscience de toi comme d’un être simple ou composé ?
Augustin : Je l’ignore.
La raison : Sais-tu si tu es mis en mouvement ?
Augustin : Je l’ignore.
La raison : Sais-tu si tu penses ?
Augustin : Je le sais.
La raison : Il est donc vrai que tu penses ?

Augustin: Cela est vrai.  »

Le Grand Commentaire d'Averroès sur le De anima d'Aristote est à la fois l'interprétation classique du texte fondateur de la psychologie et l'oeuvre la plus discutée du Moyen Age. Critiquée par Thomas d'Aquin, condamnée à deux reprises (1270, 1277) par l'évêque de Paris, Etienne Tempier, la conception averroïste de l'âme a été souvent déformée. On lui a reproché de nier le fait de conscience et de rejeter l'immortalité personnelle, alors qu'elle propose une théorie non matérialiste du sujet de la pensée et défend un dualisme radical du corps et de l'intelligence. Chef-d'oeuvre du péripatétisme médiéval, le Grand Commentaire sur le De anima passe au crible les principales interprétations grecques ou arabes, forge concepts et langages analytiques nouveaux, construit le réseau de problématiques dans lequel s'inscrira la psychologie jusqu'à Descartes. En dépit de son importance, le Grand Commentaire n'a jamais été traduit dans une langue moderne. L'original arabe étant perdu, la présente traduction a été réalisée à partir de la version latine de Michel Scot.



04/01/2011
0 Poster un commentaire

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 9 autres membres