UN DESTIN COMMUN POUR UN AVENIR MEILLEUR

L'Empire khazar et son héritage


" A l'époque où Charlemagne se fit couronner empereur d'Occident, l'extrémité orientale de l'Europe, entre le Caucase et la Volga, était dominée par un Etat juif connu sous le nom d'Empire khazar... " Ainsi débute le récit d'Arthur Koestler sur l'une des plus passionnantes énigmes des temps médiévaux. En historien novateur, il retrace méticuleusement l'épopée des Khazars, de leurs origines à leur déclin. S'attardant sur la composition de la mosaïque ethnique de ce peuple guerrier et sur ses mythes, l'auteur dépeint un monde méconnu qui contribua à façonner la destinée de l'Europe médiévale. De son étude ressort l'influence de cet épisode sur le développement du judaïsme russe et européen. Aux confins des mondes occidentaux et orientaux, à une époque riche en épopées guerrières, l'autorité khazare est le seul exemple concret d'un État juif avant la fondation de l'Israël contemporain.

Quand le peuple juif fut-il créé ? Est-ce il y a quatre mille ans, ou bien sous la plume d'historiens juifs du XIXe siècle qui ont reconstitué rétrospectivement un peuple imaginé afin de façonner une nation future ? Dans le sillage de la " contre-histoire " née en Israël dans les années 1990, Shlomo Sand nous entraîne dans une plongée à travers l'histoire " de longue durée " des juifs. Les habitants de la Judée furent-ils exilés après la destruction du Second Temple, en l'an 70 de l'ère chrétienne, ou bien s'agit-il d'un mythe chrétien qui aurait infiltré la tradition juive ? L'auteur montre comment, à partir du XIXe siècle, le temps biblique a commencé à être considéré par les premiers sionistes comme le temps historique, celui de la naissance d'une nation. Ce détour par le passé conduit l'historien à un questionnement beaucoup plus contemporain : à l'heure où certains biologistes israéliens cherchent encore à démontrer que les juifs forment un peuple doté d'un ADN spécifique, que cache aujourd'hui le concept d'" État juif ", et pourquoi cette entité n'a-t-elle pas réussi jusqu'à maintenant à se constituer en une république appartenant à l'ensemble de ses citoyens, quelle que soit leur religion ? En dénonçant cette dérogation profonde au principe sur lequel se fonde toute démocratie moderne, Shlomo Sand délaisse le débat historiographique pour proposer une critique de la politique identitaire de son pays.
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À la fin de 1947, la Palestine compte près de 2 millions d'habitants: un tiers de Juifs, deux tiers d'Arabes. La résolution 181 des Nations unies décide sa partition en deux États: l'un doit être presque exclusivement peuplé d'Arabes; dans l'autre, les Juifs seraient légèrement majoritaires. Un an plus tard, c'est un État à très forte majorité juive, Israël, qui occupe 78 % de la Palestine. Plus de 500 villages ont été rasés, de nombreuses villes ont presque entièrement perdu leur population arabe. Et 800000 Arabes palestiniens originaires des territoires qui font désormais partie d'Israël peuplent des camps de réfugiés hors de ses frontières. A en croire l'historiographie israélienne traditionnelle, cette situation serait la résultante imprévisible, involontaire, des aléas d'un conflit armé: la "première guerre israélo-arabe". Mais Ilan Pappe en donne ici une explication bien différente. A l'aide de documents d'archives, de journaux personnels, de témoignages directs, il reconstitue en détail ce qui s'est vraiment passé à la fin de 1947 et en 1948, ville par ville, village par village. Apparaît alors une entreprise délibérée, systématique, d'expulsion et de destruction: un "nettoyage ethnique" de la Palestine. En quelques mois, forts de leur supériorité militaire, de leur accord secret avec le roi de Jordanie, de la passivité complice des soldats britanniques et de l'impéritie de l'ONU, les dirigeants du mouvement sioniste ont organisé le "transfert", par la violence et l'intimidation, d'une population arabe plutôt pacifique, sans défense, abandonnée de tous.
Alain Gresh retrace la longue histoire de l'affrontement israélo-palestinien : de la naissance du sionisme à la guerre de 1948 et à la création d'Israël, de la résistance des Palestiniens à leur transformation en réfugiés et à la création de l'OLP, de la guerre de 1967 à la paix d'Oslo, un enchaînement d'événements qu'il est nécessaire de comprendre. Mais Alain Gresh ne se contente pas de ces rappels et les replace dans un cadre d'analyse qui leur donne un sens par rapport aux grandes évolutions mondiales. Il souligne l'importance des espoirs de paix au Proche-Orient nés d'une poignée de main historique entre Yasser Arafat et Itzak Rabin. Dans une postface écrite pour la présente édition, il tente un bilan de la situation nouvelle créée par le déclenchement de la seconde Intifada, le gouvernement d'Ariel Sharon, l'après 11 septembre et les évolutions de la politique américaine: le déchaînement de la violence rend encore plus claires les conditions d'une paix durable :
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Le Hamas a-t-il commis un coup d'Etat à Gaza ? Est-ce bien le Hezbollah qui a lancé la guerre contre le Liban en 2006 ? Abou Mazen est-il un dirigeant responsable ou, comme le dit un chauffeur de taxi palestinien, " celui qui dilapide l'héritage d'Arafat et vend nos droits légitimes pour une demi portion de falafel " ? qui sont les anarchistes contre le mur ? Pourquoi le Mouvement de la paix israéliens s'est-il désintégré ? Comment Avraham Burg, le fleuron de l'establishment ashkénaze, en est-il arrivé à écrire " Israël est une société effrayante ? "Et comment l'Eta hébreu est-il passé du bon vieux colonialisme plus ou moins collectiviste à un capitalisme mafieux


30/11/2010
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