Des maisons pas comme les autres .un avenir meilleur ou le chaos: destin de l humanite
Le progrès économique et social est-il un préalable à la démocratie ? La Tunisie est-elle un État de droit moderne et ouvert ou bien un régime autocratique ? L'approche prudente suivie par le régime, sur le plan politique, est-elle justifiée par la seule menace islamiste ? La Tunisie a besoin de liberté. Elle a aussi besoin de temps. Depuis 1987, Zine el-Abidine Ben Ali a repris en main un régime agonisant, menacé d'un coup d'État intégriste, pour tenter d'en faire un pays dont tous les citoyens, hommes et femmes, jouissent des mêmes droits et aient les mêmes devoirs. Partis subventionnés, justice réformée, implication de la société civile à tous les niveaux de la vie institutionnelle, priorité budgétaire à l'éducation, tolérance religieuse garantie, libéralisation graduelle de l'économie... Autant d'avancées réelles. Mais la démocratie ne se fait pas en un jour. En ce sens, les reproches faits à la Tunisie - atteintes aux droits de l'Homme, confiscation du pouvoir, musellement de la presse, répression policière - sont autant d'encouragements à conserver le cap de la modernité. Terre de paradoxes ? Comment en serait-il autrement dans un pays arabe et musulman, un pays du tiers-monde et d'Afrique du Nord qui a choisi la voie courageuse de la démocratie, en rejetant les ruptures culturelles brutales qui la mettraient à sang ?
En ces premières années du XXIe siècle, le monde présente de nombreux signes de dérèglement. Dérèglement intellectuel, caractérisé par un déchaînement des affirmations identitaires qui rend difficiles toute coexistence harmonieuse et tout véritable débat. Dérèglement économique et financier, qui entraîne la planète entière dans une zone de turbulences aux conséquences imprévisibles, et qui est lui-même le symptôme d'une perturbation de notre système de valeurs. Dérèglement climatique, qui résulte d'une longue pratique de l'irresponsabilité... L'humanité aurait-elle atteint son " seuil d'incompétence morale " ? Dans cet essai ample, l'auteur cherche à comprendre comment on en est arrivé là et comment on pourrait s'en sortir. Pour lui, le dérèglement du monde tient moins à une " guerre des civilisations " qu'à l'épuisement simultané de toutes nos civilisations, et notamment des deux ensembles culturels dont il se réclame lui-même, à savoir l'Occident et le Monde arabe. Le premier, peu fidèle à ses propres valeurs ; le second, enfermé dans une impasse historique. Un diagnostic inquiétant, mais qui débouche sur une note d'espoir: la période tumultueuse où nous entrons pourrait nous amener à élaborer une vision enfin adulte de nos appartenances, de nos croyances, de nos différences, et du destin de la planète qui nous est commune.
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