“ le printemps des peuples ” :
La révolution est parfois contagieuse. Dans une ville, une étincelle : les barricades du peuple qui exige un changement de régime se dressent contre les fusils de la garde royale. La contestation s’étend, gagne un pays voisin, bientôt tout un continent. Puis les monarchies se ressaisissent. L’Europe, en 1848.
En 1848, le printemps commence le 22 février, à Paris. Pour contourner l’interdiction de réunion et d’association imposée par la monarchie de Juillet, les partisans d’une réforme du suffrage censitaire organisent, depuis juillet 1847, une campagne de banquets où les toasts se transforment en discours politiques. Celle-ci doit culminer lors d’un rassemblement à Paris : il est interdit. Les organisateurs décident néanmoins de le maintenir et en fixent la date au 22 février. La veille, ils renoncent à leur projet. Trop tard : les participants se rassemblent, accueillis par les fusils. La soirée se termine par des échauffourées.
En moins d’un mois, l’Organisation des Nations unies (ONU) a autorisé par deux fois le recours à la force, en Libye et en Côte d’Ivoire. Exceptionnelles, puisque la Charte de l’ONU prône le règlement pacifique des différends, ces décisions sont fondées sur la récente reconnaissance du « devoir des Etats de protéger les populations civiles ». L’ONU serait-elle en passe de valider un « droit d’ingérence » à géométrie variable ?
« J’ai donné l’ordre de prendre les mesures nécessaires pour empêcher l’usage d’armes lourdes contre la population civile », déclare le secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), M. Ban Ki-moon, le 4 avril 2011. Quelques heures plus tard, à Abidjan, les hélicoptères de combat de l’ONU et la force française Licorne se joignent à l’offensive des troupes de M. Alassane Dramane Ouattara contre celles du président sortant Laurent Gbagbo.
Dans les couloirs de l’organisation, à New York, cette décision suscite un certain malaise. Si la résolution (n° 1975) du Conseil de sécurité qui la fonde a été adoptée à l’unanimité, le 30 mars 2011, des fonctionnaires expriment des doutes quant au pouvoir du secrétaire général de donner un tel « ordre » (qui reviendrait au seul Conseil de sécurité) et soulignent l’ambiguïté de l’expression « mesures nécessaires ». La grande liberté que laisse celle-ci aux acteurs engagés au nom de l’organisation fait craindre des dérives. « Ce n’est pas dans la culture des Nations unies de mener des actions militaires fortes ou de prendre parti dans une guerre civile. La Libye, puis la Côte d’Ivoire : cela commence à faire beaucoup »,confie un fonctionnaire qui souhaite garder l’anonymat. Un autre ajoute : « Il ne faudrait pas que le recours à la guerre se banalise. »
Ce livre est la retranscription d'un déplacement au Proche-Orient de quatre mois entre fin décembre 57 et avril 1958. Il rencontre quasiment tous les chefs d'Etat, les hommes influents dans une région en pleine ébullition après le fiasco de l'intervention franco-britannique de 1956 sur le canal de Suez, alors que Nasser semble en voie de réussir ses ambitions panarabiques en rencontrant un enthousiasme dans la rue arabe. Lors de ce voyage, tout semble encore possible pour tous les acteurs : le panarabsime, le pétrole, la guerre israélo-arabe, l'affrontement Est-Ouest créent de tels déséquilibres que les stratégies les plus audacieuses paraissent réalisables. Ce livre ne donne pas seulement un instantané d'une amorce de printemps arabe mais aussi une vision géopolitique d'une région qui focalise depuis cett période toutes les attentions et les enjeux du monde.
Ce livre est resté célèbre parce qu'il a su montrer dans cet Orient que les Occidentaux ne comprennent jamais vraiment quelles étaient les ressorts des politiques. Il est donc encore d'actualité et si on parle aujourd'hui de printemps arabes à propos des révolutions du Maghreb et du Proche Orient, c'est aussi parce qu'elles font écho à cette vision. On parle moins de panarabisme, peut être différemment de l'Islam mais on retrouve dans les entretiens de Nasser, de Nouir Said, des rois hachemites ou du roi Saoud des valeurs fondamentales qui animent encore la rue ou comme les rais.
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